Un hamburger qui pèse 90 kilos et une excursion en camion à la campagne sont les éléments disparates d’une histoire qui a bien servi Sobeys au fil de cinq générations de croissance et d’expansion à l’échelle du Canada. Depuis 1907, quand J.W. Sobey a commencé à vendre de la viande produite localement à partir de son chariot tiré par cheval à Stellarton en Nouvelle-Écosse, Sobeys ne s’est jamais écartée du chemin de l’approvisionnement local ni de son engagement à offrir de la viande de grande qualité. Les clients de Sobeys peuvent ainsi encore aujourd’hui acheter de l’agneau et du bœuf produits localement.

La chaîne nationale a joué un rôle crucial dans la relance économique des secteurs de l’agneau et du bœuf dans les provinces de l’Atlantique. Il y a un an à peine, Sobeys et Atlantic Beef Products, une coopérative d’éleveurs de bovins établie à l’Île-du-Prince-Édouard, ont forgé un partenariat pour s’assurer que tout le bœuf vendu par Sobeys sur l’île est de provenance locale. Ce geste a stabilisé et renforcé le secteur du bœuf tout en lui permettant de profiter de nouveaux débouchés dans le marché de la viande halal, en pleine croissance depuis l’arrivée de réfugiés syriens et d’autres immigrants du Moyen-Orient dans la région.

Le rôle qu’a joué Sobeys dans l’essor de l’industrie de l’agneau en Nouvelle-Écosse il y a 50 ans est devenu légendaire. En abordant cette histoire avec un éleveur d’agneau local, on ne peut pas aller bien loin avant qu’il ne prenne les commandes du récit jusqu’à sa conclusion. Au cours du demi-siècle qui s’est écoulé depuis les événements en question, il se peut que l’histoire ait été embellie ou adaptée au gré du conteur, mais elle commence toujours par une excursion à la campagne.

Michael Isenor, gestionnaire de NorthumberLamb Co-op Ltd. NorthumberLamb fut fondée en 1982 après la décision de Sobeys d’offrir un marché garanti pour tous les agneaux que pouvaient leur fournir les éleveurs de la Nouvelle-Écosse.

Michael Isenor, directeur général de NorthumberLamb Co-op, était éleveur d’agneaux il y a 45 ans et connaît bien cette histoire.

« Frank (Sobey) avait engagé un spécialiste en viandes d’Angleterre qui s’appelait Ron Young, et lui avait demandé de se procurer de l’agneau frais de la Nouvelle-Écosse pour vendre dans ses magasins. Ron lui avait répondu : “Ce n’est pas possible”. Et c’est cette conversation-là qui a mené à la balade en campagne. »

Frank était au volant et Ron l’accompagnait, et tout au long du chemin, alors qu’ils sillonnaient le nord de la Nouvelle-Écosse en regardant des champs parsemés de moutons et d’agneaux, Frank revenait à la charge avec la même question pour son gérant : pourquoi ne pouvait-il pas se procurer de l’agneau de la région?

À l’époque, les éleveurs d’agneaux vendaient leur viande à certains restaurants du coin et à quelques petits détaillants, et envoyaient la plupart de leurs produits au Québec pour la transformation.

Peu de temps après, Sobeys est entrée en scène en offrant un marché garanti pour tout l’agneau que les éleveurs de la Nouvelle-Écosse pouvaient produire, et tout a changé. En 1982, NorthumberLamb voyait le jour en tant que coopérative regroupant sept éleveurs.

Aujourd’hui la coopérative achète des produits de plus d’une centaine d’éleveurs dans les trois provinces maritimes, exploite à Truro une usine de transformation sous inspection fédérale, et a franchi l’année dernière le seuil des 2,5 millions de dollars en chiffre d’affaires, dont les deux tiers relèvent de son association avec Sobeys.

Michael Isenor affirme que Sobeys achetait l’agneau aussi rapidement que NorthumberLamb était en mesure de le fournir. « Ils étaient toujours justes avec les éleveurs et ne lésinaient pas sur les prix. »

Alors qu’il était adolescent, Frank Sobey s’occupait d’acheter de la viande locale pour le magasin de son père, J.W. Sobey, et ce dernier lui avait appris à respecter les éleveurs. L’entreprise affiche encore ce respect aujourd’hui.

Frank a déclaré n’avoir jamais autant appris au sujet des affaires que par l’intermédiaire de ses interactions avec les éleveurs. « Assurez-vous que l’éleveur soit payé tout de suite, car il gagne sa vie en puisant dans ses maigres économies », rappelait Frank à son personnel de la comptabilité.

Sobeys est prête à payer plus cher pour obtenir de l’agneau élevé localement, au lieu d’importer de la viande congelée de la Nouvelle-Zélande ou de l’Australie, et sa clientèle voit les choses de la même façon.

« Les chefs des meilleurs restaurants vous diront que l’agneau néo-écossais est le meilleur au monde », explique Michael, ajoutant que les éleveurs de l’Île-du-Prince-Édouard et du Nouveau-Brunswick ne se plaignent pas non plus lorsque l’étiquette « agneau frais de la Nouvelle-Écosse » est apposée sur leurs produits.

L’élevage de boeufs sur l’Île-du-Prince-Édouard est un métier exigeant, mais il est récompensé par la production du boeuf le plus savoureux qui existe, insiste Darlene Sanford.

BIEN AVANT QUE LE MOUVEMENT NE PRENNE DE L’AMPLEUR, SOBEYS ACHETAIT LOCALEMENT

Darlene Sanford, une éleveuse de bœuf de l’Île-du-Prince-Édouard, raconte que le jour où le magasin Sobeys de Charlottetown a entrepris la cuisson d’un hamburger de 90 kilos entièrement fait de bœuf local, l’industrie a compris qu’elle avait atteint un certain niveau de maturité.

L’élevage de bœuf sur l’Île-du-Prince-Édouard — un paradis pendant l’été mais une île glaciale balayée par le vent l’hiver — c’est un métier exigeant, mais les efforts sont récompensés par la production du bœuf le plus savoureux qui existe, insiste Darlene, attribuant cette qualité à la terre rouge de l’île, au soleil d’été radieux et l’air salé de la mer.

L’achat de produits locaux a pris de l’ampleur récemment à cause d’une importante prise de conscience écologique, mais Sobeys a adopté cette façon de faire il y a onze décennies déjà. Son engagement envers le principe de l’achat local s’accorde avec les préférences des clients. Alors, c’est avantageux du point de vue commercial, mais cette approche aide aussi à maintenir des collectivités fortes et stables sur le plan local.

La chaîne alimentaire pancanadienne qui a démarré en tant que marchand ambulant de viande dans une petite ville n’a jamais perdu de vue les valeurs ancrées dans ses débuts modestes. D’un bout à l’autre du Canada, Sobeys privilégie encore l’approvisionnement local et reste toujours à l’affût de produits locaux de la meilleure qualité qui soit.

Pier 21 Logo Canada 150 Sobeys Logo

Racontez Votre
Histoire Aujourd’hui