Née de parents germano-canadiens, Bernadette Lichty mange toutes sortes de fromages depuis sa plus tendre enfance, que ce soit des cheddars piquants de couleur citrouille ou des bleus crémeux et bien persillés. Celui qui l’a la plus marquée, c’est le limburger — un fromage mou avec une croûte non comestible que son père étalait sur d’épaisses tranches de pain de seigle allemand. « Il avait une odeur de chaussettes pourries », raconte-t-elle.

Depuis cette époque, le vocabulaire qu’emploie Bernadette pour décrire le fromage a quelque peu évolué. Aujourd’hui, elle qualifierait peut-être un camembert de « rafraîchissant », un limburger de « crayeux » et elle attribuerait à d’autres variétés des adjectifs comme « salé », « âcre », « savoureux » ou « fumé ».

Ce n’est pas surprenant que quelqu’un comme Bernadette emploie des termes si évocateurs — après tout, elle garde plusieurs de ses ouvrages de référence sur le fromage derrière le comptoir de la charcuterie au magasin Sobeys Northwood, à Waterloo, en Ontario.

Bernadette est plus qu’une amatrice autodidacte. Elle compte parmi les quelque 350 employés de Sobeys, provenant de 170 magasins d’un bout à l’autre du pays, qui ont suivi le programme novateur Ambassadeurs du fromage mis sur pied par l’entreprise. Ces employés se font désormais un plaisir de partager leurs nouvelles connaissances au comptoir des fromages.

« La tradition du maître fromager — c’est-à-dire un connaisseur que l’on pourrait trouver dans n’importe quel petit commerce — est typiquement européenne », explique Kelsie Parsons, gestionnaire responsable de l’intégration de la mise en marché, charcuterie et fromage. « Nous nous inspirons de cette tradition. »

L’enjeu, c’est de cerner un désir de la clientèle et de le combler. En général, un magasin Sobeys offre environ 300 variétés de fromage. Par ailleurs, les clients n’ont pas les mêmes attentes lorsqu’ils achètent du fromage que lorsqu’ils choisissent des pâtes, par exemple.

En général, un magasin Sobeys offre environ 300 variétés de fromage.

« Quand il s’agit du fromage, les gens veulent savoir comment l’utiliser, comment le savourer et comment le décrire », affirme Kelsie, qui dirige le programme et partage sa passion et ses connaissances sur le fromage avec les ambassadeurs. « Ils veulent connaître l’histoire du fromage, qu’ils pourront ensuite partager avec leur famille et leurs amis. »

C’est là que des employés comme Bernadette, qui travaille pour Sobeys à Waterloo et pour les entreprises qui l’ont précédée depuis 1990, jouent un rôle déterminant.

Pendant le programme de formation d’une durée de trois jours, les employés découvrent l’histoire du fromage. Kelsie, qui sillonne le pays pour organiser des séminaires, présente divers styles et types de fromages. À la fin de la séance, les ambassadeurs savent non seulement décrire les variétés de fromage, mais aussi comment les marier à d’autres aliments et comment les présenter en vitrine.

Toutes les séances de formation comprennent une visite dans une fromagerie artisanale. En Alberta, par exemple, les étudiants font une tournée à la fromagerie Sylvan Star Cheese, à Red Deer, tandis que les ambassadeurs formés en Nouvelle-Écosse visitent habituellement Blue Harbour Cheese, à Halifax, où ils se familiarisent avec les rouages du métier.

En Ontario, Bernadette a pu visiter Mountainoak Cheese, une entreprise qui illustre bien l’essor que connaît le secteur des fromageries artisanales au Canada. (Selon les statistiques du gouvernement fédéral, le Canada compte maintenant plus de 190 fromageries, et on en compte plus au Québec que dans n’importe quelle autre province.)

Adam et Hanni van Bergeijk étaient des fromagers de renom en Hollande avant de venir s’installer en Ontario il y a cinq ans pour lancer leur entreprise.

Adam van Bergeijk était un fromager de renom en Hollande avant de venir s’installer en Ontario il y a cinq ans pour lancer l’entreprise Mountainoak Cheese.

Ils comptent aujourd’hui six employés à plein temps et quatre à temps partiel et offrent 18 variétés de gouda — y compris le préféré de Bernadette, un fromage à l’ortie sauvage aux notes végétales et terreuses — et la liste s’allonge tous les ans.

Sobeys a ajouté le fromage de Mountainoak à sa gamme de produits presque dès les débuts de la fromagerie. Rien d’étonnant, puisque l’entreprise comprend l’importance d’apporter son soutien aux commerces locaux depuis ses modestes débuts, il y a 110 ans de cela, en Nouvelle-Écosse rurale.

« Lorsque c’est possible, nous faisons affaire avec des fromagers locaux et nous offrons des fromages de la région », explique Kelsie.

Et Mountainoak est heureuse de rendre la pareille à Sobeys. Les visites à la fromagerie ont permis à Bernadette et à ses collègues d’approfondir leurs connaissances sur la production du fromage et de rencontrer des gens qui partagent leur affinité pour un aliment qui selon elle représente un aspect essentiel de la vie canadienne.

Tout ce qu’elle apprend, Bernadette le partage avec la clientèle de Sobeys. Elle adore la polyvalence du fromage et ne rate pas une occasion d’instruire ses clients sur les façons de le griller, de l’ajouter à leurs soupes et de l’intégrer de différentes façons à une table.

« Chaque personne doit trouver sa saveur », a-t-elle l’habitude de dire de derrière son comptoir. Et la maître fromagère du Sobeys de Waterloo vous aidera à trouver celle qui vous convient.

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